Qui prend la mouche by Beaton M.C

Auteur:Beaton M.C.
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2019-04-15T00:00:00+00:00

Ils se rassemblèrent un moment plus tard dans le salon de l’hôtel sous le regard solennel du policier.

« Le directeur met à notre disposition la petite pièce adjacente à la réception, annonça-t-il. Je vais m’installer et prendre vos dépositions. Un par un, s’il vous plaît. Nous commencerons par vous, monsieur Cartwright.

– Je peux venir avec vous ? demanda vivement Heather.

– Ce ne sera pas nécessaire, répondit Hamish d’un ton égal. Suivez-moi, monsieur Cartwright. »

Rouge d’inquiétude, Heather se laissa choir sur une banquette. Elle suivit son mari des yeux comme une mère de famille voyant entrer son petit dernier au pensionnat.

Plongée dans la pénombre, la pièce attenante à la réception était sommairement meublée d’un vieux bureau en bois, de quelques étagères garnies de dossiers et de deux chaises. Hamish s’installa derrière la table, tandis que John prenait place face à lui.

« Commençons par le commencement, déclara Hamish en sortant un stylo et un grand cahier. D’après le médecin, le corps de lady Jane a passé toute la nuit dans l’eau. Quand l’avez-vous vue pour la dernière fois ?

– Hier soir, au dîner. Nous avons fêté les prises du major.

– Ses trouvailles, vous voulez dire, rectifia le policier en esquissant un sourire. Lors de ce dîner, lady Jane portait-elle les mêmes vêtements que ceux que vous avez vus sur elle tout à l’heure ?

– Eh bien… Hier soir, elle portait une sorte de tailleur-pantalon à fleurs, avec des sandales. Tandis que tout à l’heure, quand nous l’avons… trouvée dans la fosse, elle portait sa tenue de pêche habituelle. »

Hamish nota sa déposition, puis releva les yeux. « Connaissiez-vous son activité professionnelle ? demanda-t-il abruptement.

– Son activité ? répéta John. J’ignorais qu’elle travaillait !

– C’était le cas, pourtant. Votre épouse n’en savait rien non plus ? »

La sueur perlait sur la lèvre supérieure de John. Hamish laissa passer un silence, avant de répéter patiemment sa question.

« Non, répondit enfin John d’un ton sec. Heather n’en savait rien non plus. Enfin, Macbeth, qu’est-ce qui vous prend ? Vous nous connaissez, quand même ! Vous croyez vraiment que l’un de nous aurait pu tuer lady Jane ?

– Ce n’est pas à moi de le dire. Ce qui est sûr, c’est que je ne coincerai pas le coupable si je n’écarte pas les innocents. Vous en convenez, n’est-ce pas ? Bien. Reprenons. Que faisiez-vous hier soir ?

– Vers quelle heure ?

– D’après le personnel de l’hôtel, lady Jane est montée dans sa chambre à vingt-deux heures trente. C’est la dernière fois qu’ils l’ont vue.

– À cette heure-là, j’étais couché. Heather aussi. La journée avait été harassante.

– Avez-vous l’impression qu’un de vos stagiaires détestait lady Jane ?

– Détester lady Jane ? Pas du tout. On l’adorait ! répondit John d’un ton sarcastique. Un peu de jugeote, mon vieux ! Personne ne l’appréciait – pas même vous.

– Aye. J’avoue qu’elle avait la sale manie de faire des remarques désobligeantes. Elle s’en est prise à vous aussi, j’imagine ?

– Pas vraiment. Elle nous a lancé quelques piques, mais rien de particulier.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.